Lecture : la fille de Brooklyn de Musso

La Fille de Brooklyn est un roman à tendance policière du style de la série « Cold Case ». Il constitue une histoire parfaitement bien ficelée, qui éveille notre curiosité jusqu’à la fin. Musso demeure inconditionnellement Musso. Son écriture est fluide, prenante et efficace. Cette belle intrigue est digne d’un étonnant fait divers. Les chapitres sont courts, les dialogues sont multiples et le style est agréable à la lecture.

Dès la première page, je me suis retrouvée attrapée par l’intrigue et le voyage a commencé. A travers les descriptions des paysages, nous nous rendons dans le sud de la France, en Alsace, à Paris, à New-York (qui reste quand même la ville de prédilection de l’auteur). L’auteur nous fait vivre en même temps que les héroïnes. Musso maintient le lecteur en haleine de la première à la dernière page. J’ai adoré me trouver dans la tête d’un enquêteur et donc de découvrir les scoops en même temps que les personnages.

En effet, Musso nous embarque  dans une enquête à la recherche d’Anna, la fiancée de Raphaël, qui a disparu suite à une violente dispute. Aidé de son voisin et ami, cdp45_oukaesgjpMarc, un ancien policier, Raphaël part à la recherche d’Anna. Très vite, il comprend que le passé de la jeune femme n’est pas exactement celui qu’elle veut faire croire. Raphaël et Marc démêlent ainsi le nœud emprisonnant la vérité d’Anna.

Pour une fois, l’ancrage de l’histoire est bien réel : il n’y a pas de fantômes, de choses surréalistes, pas de surnaturel. Le lecteur progresse de page en page pour résoudre une affaire classée. C’est une véritable course après la montre, entre les casse-têtes, les mensonges, la conspiration et le chantage. L’affaire se déroule en seulement quatre jours.

Les personnages sont uniques, attachants et humains. Ils font des choix, des erreurs, ils tentent l’impossible pour aller toujours de l’avant. Cependant, il y a énormément de personnages qui interviennent. On a parfois tendance à s’y perdre. Personnellement, je me suis plus attachée à Raphaël parce qu’il a un fils qui s’appelle Théo, âgé d’environ 2 ans (même prénom et même âge que mon propre fils). Théo apporte une touche de légèreté, d’humour et d’innocence à l’histoire. L’ami de Raphaël, Marc, apporte le coté « polar » au roman.

Les indices sont fréquemment découverts avec presque trop de facilité, c’est dommage. Néanmoins, cela ne nous empêche pas de les savourer, simultanément à chaque piste et chaque étape que nous livre l’auteur.

Il faut attendre le dénouement final pour appréhender tous les éléments de l’affaire et faire des liens entre eux. Le suspens persiste du début à la fin.

Comme dans les autres romans de Musso, chaque chapitre commence par une citation.

Voici quelques extraits du roman .

  • « – Je sais tout dis-je.

    – Personne ne sait tout, et vous moins qu’un autre. Vous ne savez pas quelle est la capitale du Botswana. Vous ne savez pas quelle est la monnaie du Tadjikistan ni celle du Cambodge. Vous ne savez pas qui était président des États-Unis en 1901 ni qui a mis au point le vaccin contre la variole.

    Elle commençait fort.

    – Vous voulez vraiment qu’on joue au Trivial Pursuit? »

  • « On aime être ce qu’on est pas, a écrit Albert Cohen. Peut-être est-ce pour ça que l’on tombe parfois amoureux de personnes avec qui l’on partage rien [ … ] Comme si le contact de l’autre allait faire de nous des êtres plus complets, plus riches, plus ouverts. Sur le papier, c’est une belle idée, mais dans la réalité c’est rarement le cas ».
  • « Avoir un enfant signifie que son avenir devient plus important que votre passé. Avoir un enfant, c’est être certain que le passé ne triomphera jamais sur l’avenir ».
  • « Les livres ne sont pas des enfants. Les livres ont un singularité qui confine à la magie : ils sont un passeport pour l’ailleurs, une grande évasion. »
  • « Je fermai les yeux et laissai à mon tour le soleil inonder mon visage. Comme si un shoot de lumière et de chaleur avait le pouvoir de me remettre les idées en place. »
  • « Rien ne nous remue plus les tripes que le souvenir des occasions manquées et le parfum du bonheur qu’on a laissé filer. »
  • « Lorsque tu deviendras mère, tu comprendras que le monde se divise en deux : ceux qui ont des enfants et les autres. Être parent te rend plus heureux, mais ça te rend aussi infiniment vulnérable. Perdre son enfant est un chemin de croix perpétuel, une déchirure que rien ne pourra jamais recoudre. Chaque jour, tu crois avoir atteint le pire, mais le pire est toujours à venir. Et le pire, finalement, tu sais ce que c’est ? Ce sont les souvenirs qui se fanent, qui s’étiolent et qui finissent par disparaître. »

 

Et toi, as-tu lu La fille de Brooklyn, ou d’autres livres de Musso ? Qu’en as-tu pensé ? N’hésite pas à commenter, merci.

Cet article me permet de participer au challenge d’écriture de la semaine, paru sur le groupe Facebook « Le café des blogueuses ».

 

« Avant toi » de Jojo Moyes

Il y a quelques semaines, j’ai commencé « Avant toi » et, pour le moment, c’est mon gros coup de cœur de l’année. Je ne connaissais pas Jojo Moyes mais c’est une belle découverte. A la base, je me suis intéressée à cette histoire  en lisant un article sur Emilia Clarck, l’une des actrices figurant dans Game of Thrones. J’adore cette actrice et elle me donne envie de voir le film. C’est le genre d’histoire qui me plait.  Mais, avant de voir le film, je préférais lire le roman.

Les livres de Jojo Moyes sont étiquetés comme des « romans féminins » mais cela ne l’empêche pas d’aborder divers thèmes de société tels que :

  • l’euthanasie ou l’assistance au suicide médicalisé ;
  • les personnes à mobilité réduite, le handicap ;
  • le droit à une vie digne ;
  • la résignation et le dépassement de soi.

Ces sujets sont bien traités. L’auteure n’en fait pas des tonnes mais nous permet de ressentir véritablement la souffrance de Will.

Généralement, tous ces thèmes sont considérés comme tabous et ne sont donc pas suffisamment traités. Mais Jojo Moyes parvient à en parler tout en sachant simultanément faire rire et pleurer ses lecteurs. Le sujet est intense et délicat à la fois. Ce n’est pas juste une histoire d’amour. Elle m’a permis de me poser des questions par rapport aux droits des gens à disposer de leur vie, à l’acceptation ou non de l’incapacité physique ou encore à l’acceptation des choix de l’autre.

Ce que j’ai aimé dans « Avant toi », c’est la façon qu’a l’auteur de nous raconter les histoires de personnes à priori ordinaires et de les faire évoluer de page en page. Elle évolue, grandit, s’affirme et fait des projets. En effet, Lou murit au fur et à mesure de ses expériences, des obstacles et des personnes qu’elle rencontre. Les personnages principaux, Lou et Will, ne sont pas très attachants. Cependant, au contact l’un de l’autre, ils se découvrent, ils font réciproquement ressortir leurs bons côtés.

  • Will a 34 ans, il est tétraplégique. Il n’attend plus rien de la vie mais parvient à être cynique malgré son état.
  • Louisa a 26 et a un petit ami depuis quelques années. Cependant, elle habite encore chez ses parents. Elle ne connait rien de la vie, elle n’est jamais sortie de sa ville. Elle perd son emploi de serveuse et accepte un contrat de 6 mois pour tenir compagnie à  Will et être son aide de vie. C’est une fille ordinaire, simple et naturelle. Elle a parfois un coté un peu cruche mais je trouve ça attendrissant car elle essaye toujours de faire de son mieux.  Lou est poussée dans ses retranchements par Will et elle prend conscience des options qui s’offre à elle dans le futur. Je me suis sentie transportée par la vie et la mission de Lou.

Le jeune homme lui réserve un accueil glacial mais Lou découvre en lui une personne exceptionnelle, brillante, accro aux sensations fortes et aux voyages. Mais depuis son accident, Will veut mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques mois devant elle pour le faire changer d’avis. Tout s’oppose entre eux mais une intimité va se créer et changera leur relation et leur vie. Lou est la seule à le voir différemment, à ne pas voir son handicap et le considérer véritablement d’égal à égal.

J’ai un peu moins aimé les clichés sur les riches et les pauvres. Je n’ai pas non plus aimé sa relation avec Patrick. Il la sous-estime et elle subit cette relation plus qu’autre chose, je trouve cela dommage.

Je ne sais pas encore si je vais lire le second tome.

En conclusion, cette lecture est loin de m’avoir laissée indifférente car elle est poignante et inspirante. C’est une belle histoire d’amitié et d’amour avec de forts messages et plein d’émotions ainsi qu’une incroyable leçon de vie. Après tout, les plus belles histoires valent bien qu’on lise quelques pages. Cette histoire m’a fait beaucoup réfléchir sur ma propre vie, mes projets. J’ai envie de sortir ma zone de confort.

Parmi les nombreuses citations du livre, deux ont particulièrement retenu mon attention et m’ont fait réfléchir.

  • « On n’a qu’une vie […]. C’est le devoir de chacun de la vivre aussi intensément que possible. « 
  • « Je n’avais encore jamais compris que la musique avait cette faculté de faire sauter les verrous chez ceux qui l’écoutaient, de les transporter dans des lieux auxquels le compositeur lui-même n’avait pas songé. La musique laisse comme une vibration dans l’air, une rémanence que l’on emporte avec soi. « 

Cet article a été écrit dans le cadre du défi d’écriture du Café des Blogueuses sur Facebook. Voici les 3 blogueuses dont j’apprécie beaucoup le travail :

  • Celui De Mathilde, qui écrit et diffuse des chroniques littéraires : Mathilde Littéraire
  • Celui de Sabine, qui écrit des chroniques lifestyle, pour proposer des méthodes pour organiser et faciliter le quotidien : Bee Organisée
  • Et celui de Marine, qui donne son avis sur des produits de puériculture, du lifestyle, de la cuisine … le tout avec beaucoup d’humour : Mummy Chamallow